La tache noire by Robert Clauzel

La tache noire by Robert Clauzel

Auteur:Robert Clauzel [Clauzel, Robert]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 0418
Publié: 1970-04-06T22:00:00+00:00


CHAPITRE XI

Claude dormait depuis déjà un certain temps lorsqu’un bruit insolite le ramena à la réalité. Se dressant sur son séant, il écouta ; le globe électrique éclairait toujours la pièce de sa faible lumière. Jetant un coup d’œil sur sa montre-bracelet, il constata qu’il était deux heures du matin. Cela se reproduisit alors qu’il étouffait un bâillement.

On frappait doucement à la porte de séparation.

Claude s’approcha. Pour la deuxième fois, quelques coups furent frappés de façon très nette. Il répondit de la même manière ; cette fois, il avait compris : il ne pouvait s’agir que de Gus. Et, en effet, la voix de Gus lui parvint à travers la porte.

— Claude !

— Mais enfin où étais-tu ? Que s’est-il passé ?…

— Je t’expliquerai… Je me suis laissé avoir. Ah ! bon sang. Ils m’ont complètement assommé. J’ai dû rester K.O. pendant pas mal de temps. Ils n’y sont pas allés de main morte, les salauds.

Claude entendit fourrager dans la serrure ; le journaliste avait dû trouver le moyen de fabriquer un crochet car il essayait maintenant de forcer le pêne.

Au bout d’un instant, la porte s’ouvrit et Gus apparut devant Claude comme un diable surgissant d’un bénitier !

— Ah ! les salauds ! répéta-t-il. Ils m’ont bien arrangé. Mais ce Sanders ne perd rien pour attendre ; je le retrouverai…

— Calme-toi, mon vieux, trancha Claude. De toute façon, la question n’est pas là. Si on avait pu arriver jusqu’à Béranger, tout ça ne serait pas arrivé.

— Tu parles ! On va tous les avoir sur le dos ! Tu peux dire que tu nous as fourrés dans un drôle de pétrin !

À cet instant, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Quelqu’un s’approchait.

— On vient, Gus ! File…

Déjà, les pas s’étaient arrêtés devant la porte tandis qu’on parlementait à voix basse sur le seuil. Une clef tourna dans la serrure et les verrous furent poussés.

Moreau avait évacué la petite pièce en quatre enjambées et refermé sa porte tant bien que mal. Il était temps.

Arièle pénétra dans la pièce tandis que Claude pouvait apercevoir derrière elle la silhouette massive de Sanders.

— Bonsoir, dit Arièle, ou plutôt bonjour.

Elle poussa le battant sans le refermer complètement ; Sanders restait dans le couloir.

— Vous ne m’avez décidément pas gâté, dit Claude, (il eut un geste rapide autour de lui.) Comme lieu de retraite, on ne fait pas mieux.

Sans répondre, elle s’approcha de lui.

— Pourquoi nous avez-vous obligés à adopter cette solution ? Pourquoi ? demanda-t-elle.

— Je vous ai dit que je voulais savoir la vente…

Toute l’angoisse du monde sembla alors se refléter dans les yeux d’Arièle.

Elle était plus près de lui, la respiration courte, légèrement oppressée. Selon toute vraisemblance, elle offrait l’apparence du plus complet désarroi. Il plaça ses deux mains sur ses épaules frémissantes. Mais, comme cela s’était déjà produit une première fois dans sa chambre, elle se dégagea, reprenant son assurance altière.

Il ne comprenait pas cette répulsion et cette angoisse qu’elle éprouvait par moments à son contact, il



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